A la mort Du Parquet, ses héritiers aux prises avec des problèmes de succession vendent leurs droits au roi qui place l'ensemble des îles sous la tutelle de la Compagnie des Indes occidentales, société qui prend la suite de la Compagnie des Isles de l'Amérique. Plusieurs gouverneurs se succèdent dans le calme, puis commence une ère de conflits à partir de la fin du XVIIe siècle. Les Anglais puis les Hollandais tenteront sans succés de s'emparer de l'île. Au XVIIème siècle, la Martinique est devenue la plus riche des Petites Antilles; quand on parlait de ses colons, on les nommait les " messieurs" de la Martinique, alors que ceux de la Guadeloupe restaient des "bonnes gens" . Pour être précis, n'omettons pas de dire que les colons de Saint Domingue (Haïti) furent intitulés "seigneurs". Partie du Carbet et de Saint Pierre, la colonisation a gagné d'abord le Sud-Ouest de l'île (Sainte Luce, Le Marin ; 1650), puis le Nord-Est (Sainte Marie, Basse Pointe ; 1660), enfin le Centre (Le Lamentin, Rivière Salée ; 1670) ; la côte est sera la dernière à être colonisée ( Le Vauclin ; 1713). La mise en valeur de l'île passe par l'agriculture qui voit apparaître la canne à sucre introduite là par des juifs hollandais, chassé du Brésil. Elle remplacera l'exploitation du tabac et de l'indigo ; le cacao et le café vont prendre une grande extension parallèlement au sucre. Au mileu du XVIIème siècle, la Martinique compte 10 000 habitants. Depuis 1682, Fort Royal en est devenue la capitale : la ville de Saint Pierre étant trop difficile à défendre. La société créole se répartit entre les colons, propriétaires terriens, d'origine européenne, qui détiennent la fortune et représente l'aristocratie ; les engagés, également des Blancs, qui ont été "engagés" par les colons pour trois ans, au bout desquels on leur attribue une concession de terre ; les affranchis, qui sont d'anciens esclaves ayant obtenu leur liberté et qui, le plus souvent, sont des gens de couleur nés de l'union entre Blancs et Noires. Les esclaves constitue la dernière classe de la société ; en 1685, le Code Noir réglementera leur conditions de vie.